Embarquez pour un magnifique voyage.

Avec Les Voyages de sable, Jean-Paul Delfino nous invite à suivre, à travers trois siècles, l’incroyable vie de son héros immortel. Ses mille et une histoires s’enchaînent comme dans un conte merveilleux.

Vous êtes assis dans un vieux rade parisien en compagnie du propriétaire, Virgile le désabusé, et de Monsieur Jaume, né à Marseille, qui lui avoue être immortel depuis le 18ème siècle. Dans ce face à face, ce presque huis clos, dans ce bistrot comme dans un bateau, s'ouvrent les portes d'une incroyable aventure de trois siècles, cent vies, cent résurrections.

Des voyages, Terre d'Afrique et d'autres encore... Des hommes de tous les métiers, de toutes les horreurs, de toutes les extravagances. Un grand amour... Ce vieux café en rade devient un vaisseau intemporel, un conte magnifique, un rêve qui vous fait asseoir dans un coin de ce bistrot, "vivre-livre".

Un dîner pas comme les autres…


Imaginez un repas familial ordinaire où le personnage principal s’ennuie ferme sous la plume acerbe de Fabrice Caro, alias Fabcaro, auteur de BD, notamment de Zaï zaï zaï zaï....

Le discours, une satire sociale où cynisme et humour absurde riment avec tendresse.

Le narrateur mange chez ses parents, en compagnie de sa sœur et de son beau-frère. On y est, on a l’odeur du gigot, les discussions d’un repas dominical et l’introspection d’Adrien, un quarantenaire cynique, mais ultra sensible !

Tous les sujets y passent : enfance, amour, mariage (et le fameux discours...), travail, culture, météo, le temps qui passe quoi ! Et c’est drôle, terriblement drôle. Avec des scènes du quotidien et des réflexions plus générales sur l’existence, l’auteur arrive à nous embarquer dans son univers…

Implacable !

À la recherche d’un timbre rare.

Mêlant deux histoires, l'une dans les années 90 avec Kate, et l'autre en 39 avec Elena, Jillina Cantor nous entraîne dans les pas des résistants de la seconde guerre mondiale, et dans le petit monde des graveurs et collectionneurs de timbres. La Vie secrète d’Elena Faber est un roman qui se lit rapidement et avec un réel plaisir.

Kristoff, orphelin apprenti imprimeur chez les Faber où il a trouvé une vraie famille, tombe amoureux d'Elena, l’aînée. Mais nous sommes en Autriche en novembre 1938 et la famille, juive, éclate au moment de l’Anschluss.

En 1989, Kate Nelson, déstabilisée par son divorce, se rapproche de son père qui perd peu à peu la mémoire. Elle découvre dans la maison familiale une riche collection de timbres appartenant à son père et une mystérieuse lettre scellée adressée à Fraülein Faber. Troublée, Katie décide de mener l'enquête.

De la nuit de cristal à la chute du mur de Berlin, deux époques différentes se mêlent dans ce récit passionnant qui nous tient en haleine. Et les personnages sont tous attachants.Ce premier roman, inspiré de faits réels, plein d’amour, d’émotion mais aussi d’espoir, se dévore d'une traite.

Gravesend Forever.

William Boyle puise dans les histoires que lui contait son grand-père pour nourrir son troisième roman Le témoin solitaire. Il situe à nouveau son intrigue à Gravesend, son quartier d'enfance.

Après une longue dépression, Amy ancienne party girl d'un club de Manhattan a changé radicalement de vie.
Elle est retournée à Gravesend, son ancien quartier où elle fréquente assidûment l'église. Elle rend visite aux petites vieilles du coin auxquelles elle apporte la communion­. L'une d'elles, terrorisée par un inconnu, lui fait part de ses craintes. Amy décide de le prendre en filature et assiste impuissante à son meurtre. Dans un geste irréfléchi, elle ramasse l'arme du crime. Impliquée malgré elle, elle devient un devient un témoin solitaire et gênant. Sa vie sage et rangée vole en éclat.

Nous retrouvons pour notre plus grand plaisir le quartier de William Boyle, Gravesend, situé au sud de Brooklyn, et des personnages de son premier roman. Alexandra Biagini, sa petite amie partie tenter sa chance comme actrice à Hollywood et d'autres personnages dépeints avec tendresse. Plus peinture sociale que polar, ce roman qui n'a peut-être pas la qualité du premier, balade son lecteur de rue en rue et rend hommage au charme suranné de ce quartier de  Brooklyn.

Un thriller psychanalytique diabolique.

Dans son silence, premier roman et coup de maître d'un jeune scénariste britannique, Alex Michaelides. Ce thriller sur fond de psychanalyse, d'art, d'amour et de folie vous happe dès les premières pages.

«Alicia Berenson avait 33 ans quand elle a tué son mari».

Dans son silence met en scène Alicia, une jeune femme peintre pleine d'avenir, couverte du sang de son mari, photographe non moins talentueux, assassiné, défiguré par un couteau et ligoté, au milieu du salon de leur très belle maison. Hagarde, mutique, Alicia s'enfonce dans une apathie qui la mènera tout droit dans une clinique psychiatrique.
Le récit se déroule à deux niveaux, la thérapie habile du psychiatre Théo Farber et, en parallèle, les révélations troublantes du journal intime d'Alicia. Vous serez captivé par ce premier roman remarquablement mis en scène, jusqu'au final, devant lequel vous resterez abasourdi !

Embarquez pour San Perdido de David Zukerman et allez goûter la légende de Yerbo Kwinton !

Un matin de printemps, dans la décharge à ciel ouvert de San Perdido, petite ville côtière du Panama aussi impitoyable que colorée, apparaît un enfant noir aux yeux bleus. Un orphelin muet qui n’a pour seul talent apparent qu’une force singulière dans les mains.
Il va pourtant survivre et devenir une légende.

Ce premier roman est pittoresque, vif, coloré, avec de belles créatures qui roulent des hanches, des politiques corrompus comme il se doit et un soupçon de réaliste fantastique. Que du bonheur !

Une vieille dame indigne.

Céline, personnage éponyme du roman de Peter Heller, spécialiste de la recherche de personnes disparues, répond à la demande d'une jeune femme qui met en doute la mort de son père.

Une enquête qui va nous dévoiler une enquêtrice.

Il faut dire que Céline n'a rien du détective privé ordinaire, cette femme à la santé fragile a plus de 60 ans, elle travaille en choisissant ses clients et c'est aussi une artiste.

Accompagnée de son mari, un taiseux, et cela tombe bien car elle, elle est très bavarde, Céline décide d'enquêter sur la mort du père de Gabriela disparu dans le parc de Yellowstone quelques 20 ans plus tôt.
Tout au long du récit, deux histoires vont se mêler : celle de Gabriella et de sa famille et surtout celle de Céline et des siens. Les deux femmes ont été tour à tour choyées puis malmenées par la vie mais aujourd'hui elles ont trouvé un équilibre, Gabriela avec son fils et Céline auprès de Pete, un second époux très aimant. C'est d'ailleurs ce couple et leur relation empreinte d'amour, de tendresse et de complicité qui nous touche et nous fait aimer cette balade de New-York au cœur du parc de Yellostowne.

Un récit drôle, tendre et émouvant. Un roman très américain qui fait la part belle aux grands espaces mais n'oublie pas les sentiments. Un seul regret, la place importante donnée aux armes à feu et l'amour que leur porte Céline.

Des vies oubliées sous le soleil brûlant.

Avec Le diable dans la peau, Paul Howarth nous invite à un voyage dans l'Australie du 19e siècle.

En 1885 dans le Queensland, Billy et Tonny, 2 adolescents, partent chercher du gibier alors que le pays étouffe sous une vague de chaleur. À leur retour, ils trouvent leurs parents et leur petite sœur massacrés. Si Billy soupçonne d'emblée un aborigène employé de la ferme, Tommy est plus sceptique. Les 2 frères vont pourtant suivre le grand propriétaire terrien local et l'inquiétant chef de la police aborigène pour s'embarquer dans une chasse à l'homme. Ce voyage va les obliger à grandir et il hantera à tout jamais Tommy.

Le roman est un récit d'initiation, un road-movie au cœur d'une nature âpre aux paysages grandioses. Mais c'est surtout l'histoire de Tomy, un adolescent sensible, pétri d'humanité, à l'écoute de la nature et des hommes qui y ont toujours vécu. On découvre un pays et une époque où le sort des aborigènes n'a rien à envier à celui des indiens d'Amérique. Les hommes et la nature sont implacables et personne n'a droit à l'erreur. Au cœur de cette noirceur, l'humanité de Tommy est un espoir, il illumine le roman de sa présence et de sa bienveillance. Et le pays à beau être implacable, sa beauté n'en demeure pas moins éclatante.

Un premier roman très abouti, servi par une écriture simple mais efficace qui fait de ce western australien une belle découverte.

L'adieu au père.

Dans un livre des plus personnels, Manifesto, Léonor de Recondo, nous touche en évoquant la mémoire et les derniers instants de son père. Avec sa plume sensible et délicate, elle nous offre un récit sincère et lumineux.

Léonor rejoint en pleine nuit sa mère, au chevet de son père, Félix de Recondo, qui vit ses derniers instants à l’hôpital. Durant toute une nuit de veille, elles l’accompagnent dans ce passage entre la vie et la mort. Tout en évoquant sa douleur, de beaux souvenirs d’enfance avec ce père artiste font surface. Parallèlement, elle invente un dialogue imaginaire entre son père et d'Ernest Hemingway où les deux hommes se racontent chacun à leur tour. L’occasion de parler de la jeunesse de Félix, de l’Espagne, de la guerre civile, de l'exil, de l'amour, d’évoquer les fantômes qui peuplent sa vie et de son amour pour l’art.

C’est beau. C’est une succession de pages d’amour et de douceur empreintes de poésie qui rendent un bien bel hommage à son père.

Sublime saga familiale romanesque.

À travers le récit d’une relation entre deux personnages issus de milieux trop différents, La Saison des fleurs de flamme, le premier roman de l’écrivain nigérian Abubakar Adam Ibrahim décrit une société nigériane pleine de tabous et écartelée entre archaïsme et modernité.

 

« Hajiya Binta Zubaïru naquit à cinquante-cinq ans, le jour où un voyou aux lèvres sombres et aux cheveux hérissés pareils à de minuscules fourmilières escalada sa clôture et atterrit, bottes aux pieds et tout le reste, dans le marasme de son cœur. »
La saison des fleurs de flamme qui se déroule au Nigeria, est une histoire d'amour passionnante entre Binta, la soixantaine, et Reza, un jeune dealer qui taquine la morale et la norme…

Dans cette magnifique saga, tous les personnages, même secondaires, sont importants. C'est une peinture très réaliste de la société nigérienne contemporaine avec ses corruptions, son terrorisme, sa pauvreté…et particulièrement vivante.
Lecture passionnante pour découvrir ce pays attirant avec ses couleurs, ses odeurs et ses musiques si particulières…

Juste un peu d'espoir.

La plus précieuse des marchandises, un petit texte sur le ton de la fable signé Jean-Claude Grumberg pour évoquer une tragédie de notre Histoire.

Dans un bois vivait un couple de bûcherons très pauvres et malheureusement sans enfants. À l'orée de la forêt, un train passe chaque jour. La bûcheronne espère qu’une chose extraordinaire viendra de ce train, un paquet, de la nourriture.
Un père, ayant compris où les emmenait ce convoi, décide de se séparer de l’une de ses filles et de déposer le bébé sur la neige, pour la sauver. Son autre enfant mourra par la suite dans un camp. Et c’est la bûcheronne qui ramassera ce don tombé du ciel. À la fin de la guerre, notre héros se met à la recherche de sa fille…

Avec des mots simples et sans violence, le contraste avec la réalité est encore plus saisissant. L’auteur nous fait comprendre petit à petit l’inimaginable. Le suspense est permanent et c’est magnifiquement écrit. La structure narrative du conte, son intrigue rendent le livre accessible à tous. Quelle habileté ce livre !

Casablanca, loin des dépliants touristiques...

En suivant les pas d'un migrant sans papier, In Koli Jean Bofane signe avec La belle de Casa, un roman teinté d'humour aux faux airs de polar au cœur de Casablanca, pour épingler les travers de la société marocaine.

Roulé par un passeur, Sese, un jeune congolais débrouillard et charmeur, a échoué à Casablanca par hasard. Depuis, il se débrouille pour vivre en faisant des petits boulots et des trafics. C'est un brouteur : très bon comédien, il séduit, via internet des femmes occidentales esseulées, et parvient à leur soutirer de l'argent. Il propose à Ichrak, une superbe Marocaine, de faire comme lui avec des hommes. Elle accepte. Ils deviennent amis. Elle est assassinée. Les suspects sont nombreux...

Plus qu'un policier, La belle de Casa est une comédie sociale. Bofane y brosse une peinture réaliste de Casa, de sa vie de misère, de tous ces migrants venus d'Afrique qui y vivent, du racisme latent, des magouilles politiques, policières, financières ou immobilières. Par son talent de conteur, à l'aide de phrases imagées et colorées où l'humour caustique pointe souvent son nez, il nous donne une image peu reluisante de cette société où l'argent, le sexe et le pouvoir règnent en maître.