Quête d’identité.

Jung, l’auteur de Couleur de peau : miel, revient avec un thème qui lui est cher : l’adoption. Babybox suit les pas d'une jeune coréenne qui découvre, à la mort de sa mère, qu’elle a été adoptée.
Un album sensible, sincère, magnifiquement et délicatement illustré.

D'origine coréenne, Claire Kim a tout pour être heureuse. Une famille unie, un petit ami avec qui elle souhaite avoir un enfant, un petit frère attachant, un boulot dans le restaurant de son père. Et pourtant quelque chose au fond d’elle, un petit arrière-goût de tristesse, incompréhensible et insidieux, l’empêche de profiter pleinement de la vie. Un accident de voiture coûte la vie à sa mère et laisse son père dans le coma. En préparant les documents pour les obsèques, elle découvre qu’elle a été adoptée. Tous ses repères s’effondrent. Pour en savoir plus et découvrir qui elle est vraiment, elle part à Séoul.

Cette histoire intimiste pleine de tendresse et d'émotions fortes prend son temps et sonne juste. Au-delà de la recherche de ses origines, l’auteur explore, comme il sait si bien le faire, le sentiment d’abandon. Il évoque également la babybox, un sas sécurisé où les mères peuvent abandonner leurs bébés dans l'anonymat et qui existe réellement à Séoul.

Renforçant encore plus l’histoire, le dessin de Jung est léger et doux. Il mélange différentes techniques, encre, aquarelle et crayonné en noir et blanc parsemé de délicates touches rouges. Un minimum de décors, des plans larges, des gros plans, des personnages apparaissant sous forme de silhouettes, la véritable mère de Claire errant comme un fantôme, tout concoure à servir le récit et à l’enrober de poésie.

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